Marché mondial des céréales Le blé français très pénalisé par sa faible teneur en protéines et en gluten
Les exportations mondiales de blé ont franchi le cap des 150 Mt mais la France en profite modérément. Sa production stagne et la qualité des grains livrés ne répond pas suffisamment aux critères exigés par les pays importateurs.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
En attendant, la qualité de ses grains classe la France dans la catégorie des exportateurs de blé ordinaire avec des coûts de fret pas toujours avantageux. Dit autrement, si les exportations mondiales de blé ont franchi le cap des 150 Mt, la France ne profite pas pleinement de cette expansion.
En fait, la céréale française constitue un recours les années de mauvaises récoltes en Russie ou en Ukraine et lors des hivers froids en raison des difficultés logistiques qui paralysent l’activité de transport.
« Le moindre écart de qualité se paie », surtout lorsqu’il s’agit de satisfaire des cahiers des charges établis par les offices d’états, soutient Eric Langlois, président de France Export Céréales lors de la matinée d’informations et d'échanges organisée le 1er avril dernier.
La qualité, paramètre discriminant
A ce jour, le taux de protéines du blé exporté ne satisfait ni les standards requis par les pays d’Afrique de l’Est ou encore du Moyen Orient, ni par le Maroc et les pays d’Afrique subsaharienne. Et avec 11,2 % de protéines, le blé français répond à peine aux conditions requises pour être compétitif sur les marchés algérien, yéménite et égyptien.
Le blé français est aussi pénalisé par son humidité et par son taux d’impureté. Les pays africains, souvent insuffisamment dotés d’infrastructures pour conserver et compenser les défauts des céréales importées, sont prêts à payer la qualité.
La France a déjà reçu quelques avertissements de certains de ses clients comme le Maroc par exemple qui est prêt à se retourner vers d’autres pays pour se fournir, notamment la Russie.
« Si le prix fait l’export, la qualité reste le paramètre discriminant » défendent Thierry Barrois et Jean Philippe Everling. Car les bonnes années, le coût du fret n’est plus dissuasif. Il rend accessible l’ensemble des blés produits dans le bassin de la mer Noire et en Europe. La libéralisation des exportations de céréales se traduit depuis des années par une régionalisation des échanges pour rester compétitif.
L'importance du taux de gluten
La France doit sa position privilégiée avec les pays africains subsahariens de l’ouest à ses relations « historiques », au sérieux de ses opérateurs et comme nous l’avons déjà mentionné, à la régularité de sa production de céréales. Les importations portent sur 2,3 Mt blé français sur les 4 Mt en provenance des pays tiers avec des parts de marché pouvant atteindre parfois 90 %. Et les pays africains sont prêts à se contenter de blé amélioré livré par la France. Mais pour combien de temps encore ?
Pour satisfaire l’ensemble de la profession boulangère, ces pays (le Cameroun, par exemple) n’ont pas d’autres choix que d’acheter du blé pour fabriquer une seule catégorie de farine capable de résister aux conditions éprouvantes et au matériel obsolète de fabrication de pain et de beignets. Ils exigent des taux moyens d’humidité de 14,4 % et de protéines de 12,4 %.
Le taux de gluten du blé devient de plus en plus un critère déterminant dans l’origine du blé importé par l’Egypte et ses voisins nord africains car il détermine la panification de la farine. Et comme pour le taux en protéines, ce sont les blés originaires de la Mer Noire qui collent le mieux aux besoins de ces pays africains importateurs.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :